LA FOSSE D'OUMONT

Situation :
Le quartier du " Yun ", ce que les anciens avaient coutume d'appeler la fosse d'Oumont se trouvait dans l'angle que forme le chemin de l'Agasse, qui fait la limite entre les deux villages, et la rue des Boulois, territoire de Leval. Elle fût construite de l'autre côté du chemin par rapport à Mont-Sainte-Aldegonde. Autre particularité, elle portait le n° 1 des fosses de la Société des Charbonnages d'Anderlues.
Pour les personnes étrangères au village et les jeunes : prendre comme point de repère le moulin " Stoclet ", puis rejoindre le dessus de la rue des Moulins, le site se trouve devant vous, longeant une partie de la rue des Boulois.

Un peu d'histoire :

L'extraction de la houille ne date pas d'hier. Elle remonte à la nuit des temps. En tout cas, " le plus ancien document connu ayant trait à l'exploitation dans la région du Centre date de 1299. Par cet acte, le seigneur du Rœulx autorise les moines de l'Abbaye de Bonne Espérance à extraire du charbon dans des possessions de Houdeng et de Gœgnies. " (*) Bien sûr, au début, cela se pratique à flanc de coteaux ou dans des puits de faible profondeur. Et il en fut ainsi pendant de longs siècles, jusqu'au moment où la révolution industrielle réclame de plus en plus de combustible pour alimenter les fourneaux des entreprises qui se développaient et prenaient de plus en plus d'extension.

En fait, ce n'est qu'assez tardivement que des demandes de concessions pour exploitation des mines furent introduites auprès des administrations.
Ce fut notamment le cas pour Anderlues et les villages environnants. Ainsi, c'est dans le premier tiers du 19ème siècle qu'une série de requêtes sont introduites pour explorer le sous-sol en vue d'extraire la houille.
Toutes furent refusées au départ. Raison invoquée par les ingénieurs des mines : le sous-sol anderlusien et celui des villages voisins ne contenaient pas de houille en suffisance pour en faire une exploitation rentable.
Il faut croire que l'étude de terrain avait été bien sommaire, car un avenir tout proche allait démontrer le contraire.
En effet, le 11 août 1857, naît à Béthune, en France, une société civile qui se donne comme objectif la recherche de la houille. Elle obtient les concessions nécessaires pour explorer le sous-sol d'Anderlues et des environs. A cet effet, est créée la " Société Houillère du Bois de la Haye ", dite des Anderlues.
Des sondages donnent des résultats encourageants. Du coup, l'enfoncement du puits n° 1 commence le 17 septembre 1858. De même celui du n° 2 débute le 25 septembre.
(*) VERCLEYEN Jean - Histoire du Charbon - Ed. Labor - Bruxelles - sd. - p 76-77

Gilbert Leclercq, Rebecca Lievens & Robert Vander Beken

 

 

 

 

 

Collection : Raoul Carpentier-Vue du site du N° 1 en 1943

 

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Les charbonnages de Leval

Le puits des Trieux de Leval

Dans notre brochure précédente, il vous a été conté l'histoire du charbonnage dit
du " Yun " ou " fosse d'Oumont ", creusé sur le territoire de Leval en 1858 à l'initiative d'une société française. Il faisait partie de la concession accordée à la
" Société Houillère du Bois de la Haye " d'Anderlues et ne servit pratiquement que comme puits d'aération des puits d'extraction d'Anderlues.
Qui à Leval-Trahegnies ou à Mont Ste Aldegonde ne connaît pas le home " La Charbonneraie " ?
Mais qui se souvient encore que ce site actuellement tant coloré fut le siège d'une activité minière ?

Cette fosse des Trieux de Leval fut intimement liée à l'histoire du charbonnage de la Courte
En effet, lorsque fut constituée la S.A. des Charbonnages de Leval-Trahegnies, le 12 juillet 1873, avec un capital social de 3.000.000 de francs, les responsables ne se doutaient pas que quelques années plus tard, ils rencontreraient des périodes très difficiles dues principalement à l'irrégularité des terrains houillers, ce qui nuisait à la rentabilité de l'exploitation.
C'est la raison pour laquelle, ce charbonnage de la Courte fut mis en liquidation en 1886.

En 1890, il est repris par le charbonnage de Ressaix qui, à l'époque, ne cessait de prospérer au point qu'au fil des années, par acquisitions et absorptions ainsi que par le rachat d'autres sociétés, il allait s'étendre sur le territoire de 13 communes - pour une superficie de 3.231 Ha - et compter jusqu'à quinze sièges. Mais ceci est une autre histoire dont nous parlerons prochainement.

Pour en revenir à la fosse des Trieux, c'est donc en 1895 qu'elle fut creusée. D'une part, pour rechercher la prolongation des veines de houille vers l'est du site de la Courte et d'autre part pour servir de puits d'aérage de ce charbonnage
C'est ainsi que suite à la crise économique des années 30, et à la fermeture du siège de la Courte en 1935, le puits des Trieux de Leval dût également mettre " la clé sous le paillasson ".

Son histoire ne se termina cependant pas pour autant et contrairement à d'autres sites laissés à l'abandon, les bâtiments continuèrent à être entretenus par les soins du directeur des Charbonnages de Ressaix. On y effectua des travaux d'aménagement permettant d'accueillir des habitants dans le corps principal situé à gauche de l'entrée.

C'est ainsi qu'en accord avec monsieur le curé Delporte, Monsieur Jacobi, ingénieur, proposa à la famille Jean Daneau(photo), tenant café à la rue du Cimetière et ayant travaillé au charbonnage, de venir s'établir comme concierge dans ce bâtiment au début des années 50. Il y demeurât avec son épouse et ses trois filles Berthe, Monique et Yvette jusqu'en 1963.

[...]

Gilbert Adam

 

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